Un territoire endeuillé
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Trente et une localités, réparties sur l'ensemble du territoire de la commune, avaient vu naître 70 de nos soldats Morts pour la France. Six, seulement, étaient nés dans une autre commune, dont deux dans un autre département.
Si l'on considère ensuite les lieux d'habitation de nos soldats au moment de leur départ à la guerre, on dénombre trente-trois localités, six soldats résidant pour raisons professionnelles hors de la commune. La comparaison entre les deux listes montre une grande stabilité géographique (42 cas). Cependant les déplacements intra-communaux (25 cas) sont nombreux. Ils s'expliquent en partie par la mobilité des jeunes cultivateurs qui quittent souvent l'exploitation familiale pour vivre sur une ferme plus grande qui a besoin de bras supplémentaires. Cette mobilité est d'autant plus forte que les familles sont pauvres et les fils nombreux (10 cas).
En fusionnant les deux listes, on dénombre, au total, 38 localités différentes (sur un total de 67 pour l'ensemble de la commune) qui ont donc été endeuillées par la Grande Guerre. Cette « extension du deuil » serait plus impressionnante encore (44 localités1 sur 67) si l'on incluait dans ces listes les 34 soldats (chevrolins de naissance, ou ayant longtemps résidé dans la commune, ou encore y ayant gardé des liens familiaux étroits) dont les noms figurent sur d'autres Monuments aux Morts ou qui, pour des raisons diverses, n'ont pas été officiellement reconnus Morts pour la France...
Enfin, il faut noter que la première place de Passay, dans ces deux classements, s'explique par une population encore beaucoup plus nombreuse que celle du bourg de La Chevrolière (527 habitants contre 306 en 1911, lors du dernier recensement d'avant-guerre).
1 : Il faudrait ajouter Les Aubrais, La Bellerie, Bergerac, La Girouardière, Les Marosses et La Thibaudière.
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